POSTILLON-PROSPECTIVE est une démarche de design fiction. Mais qu’est-ce que que le design fiction au juste ? Il s’agit d’une approche du design qui imagine et conçoit des objets fictionnels pour servir de support à la réflexion et déclencher la discussion. Ces produits ou services n’ont pas vocation à être mis sur le marché, mais à incarner des questionnements, pour réfléchir à demain et orienter la décision et l’innovation aujourd’hui.
Les scénarios prospectif développés par une démarche de design fiction fonctionnent comme une boussole (pour aider les organisations à s’orienter et ouvrir les imaginaires) et non comme une carte (prescrire et délimiter un chemin à suivre). Cette démarche est un atout dont les acteurs de l’innovation gagnent à s’emparer.
Le design fiction pour découvrir les angles morts sociaux et technologiques des innovations
Les scénarios de design fiction mettent en scène une polyphonie de vision : un monde d’acteurs aux statuts et intérêts variés, souvent divergents, parfois opposés. En embrassant la complexité, le design fiction vise à dépasser la seule dimension technologique des innovations pour intégrer des préoccupations en matière éthique, politique, sociale et environnementale.
Le design fiction pour l’inclusion des parties prenantes
En matérialisant des situations concrètes, le design fiction permet de stimuler et de cadrer les échanges entre les différentes parties prenantes d’une innovation. En ramenant les enjeux à l’échelle de l’individu et du quotidien cette démarche se veut inclusive, et invite à prendre en compte aussi bien les attentes des décideurs que celles des concepteurs, des constructeurs et des utilisateurs finaux.
Le design fiction comme poil à gratter pour développer son improvisation organisationnelle
L’utilisation de provocations bienveillantes aider à identifier et anticiper les risques liés aux innovations. Cette mise à l’épreuve volontaire de la résilience de l’organisation peut lui permettre de développer son improvisation organisationnelle : faire l’expérience d’une situation future pour mieux réagir lorsqu’elle est confrontée à des enjeux similaires dans un futur proche.
Le design fiction pour déceler de nouveaux axes et opportunités d’innovation
Parce qu’il incite à prêter attention aux mésusages et détournements, c’est à dire ce qui échappe aux usages prescrits des produits et des services, le design fiction permet aussi de déceler de nouvelles perspectives à donner aux innovations. Le design fiction permet d’identifier de nouveaux leviers de croissance, d’être capable de penser autrement son propre environnement.
Le design fiction pour se libérer de ses mythes, influences et dépendances sectoriels
Parce qu’il s’affranchit d’un impératif de mise en production et tisse des liens entre des visions issues de la science-fiction et les imaginaires portés par l’industrie, le design fiction invite à prendre le temps de s’interroger sur ses propres influences, dépendances et mythes. Ces croyances et ces réflexes peuvent alors être déconstruits, pour ne plus s’enfermer dans des modes de faire (modèles de gouvernance ou d’innovation) et des réflexes de pensée.
Le design fiction pour affirmer collectivement sa vision d’entreprise
Le design fiction est un pas de côté, fait collectivement et avec conviction, qui vient mettre en débat les propres fondamentaux d’une activité ou d’une prérogative. Il permet à l’organisation de crash-tester sa vision d’entreprise et, in fine, d’affirmer plus solidement sa raison d’être.
Le design fiction pour une intelligence collective des futurs
Le design fiction oeuvre pour une prise de hauteur à l’échelle globale et s’inscrit dans un cycle vertueux : l’intelligence collective vient nourrir les scénarios de design fiction et ces scénarios, qui ont ainsi gagné en pertinence, peuvent venir nourrir l’intelligence collective en retour.
Le design fiction pour porter haut sa responsabilité d’innovateur
Le design fiction porte une vision positive et active du futur : imaginer des futurs, les questionner et y chercher sa place en tant qu’organisation c’est admettre son influence sur le “cours des choses” et porter haut sa responsabilité. Lorsqu’on est un acteur de l’innovation, on ne “vit” pas dans le futur, on le façonne.